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Ciné-rencontre 11 mars : Destination Serbistan

Projection de Destination Serbistan de Želimir Žilnik

Le Dimanche 11 mars à 19h au bar associatif l'Art de l'Oisiveté II

Entrée libre

La séance est accompagnée d'un débat avec Jean-Arnault Dérens

historien, journaliste, fondateur du Courrier des Balkans

Un film inédit qui faisait partie de la sélection "Frontières" lors du dernier Festival de cinéma de Douarnenez, où le réalisateur serbe Želimir Žilnik décide de suivre des réfugiés, alors qu'ils traversent la Serbie.

Que reste-t-il de l'immense vague de réfugiés qui a déferlé sur les Balkans du printemps 2015 à mars 2016 ?

Qui se souvient de ces interminables colonnes d'hommes, de femmes et d'enfants qui remontaient les routes de la péninsule, à la recherche d'un passage vers l'Europe de l'Ouest ?

Accompagné d'un caméraman et d'un preneur de son, le réalisateur serbe Želimir Žilnik décide de suivre quelques-uns de ces « voyageurs », alors qu'ils traversent la Serbie. Il filme au plus près les interactions étranges qui se déroulent devant sa caméra, et ces hommes qui improvisent pour survivre. Il raconte les sourires et les peurs, et le comique de situations ubuesques.

Ce film permet une immersion sensible au sein de sociétés balkaniques souvent méconnues et laisse parler les réfugiés durant leur voyage vers l'Ouest. Destination Serbistan est un témoignage rare de la vie en migration et des étincelles qui s'allument sur le chemin.


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Le Réalisateur - Žilnik, l'éternel révolté

Želimir Žilnik résiste et conteste depuis plus de 40 ans, caméra au poing. Né dans un camp de concentration, il est l'un des réalisateurs les plus célèbre de la Vague Noire yougoslave des années 1960. Il remporte l'Ours d'or à Berlin en 1969, avec Travaux précoces (Rani Radovi), une fiction sur les conséquences de l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'Union soviétique. Éternel opposant, Žilnik milite pour la liberté de parole durant la Yougoslavie titiste, puis se bat contre le régime nationaliste de Slobodan Milošević, scrutateur attentif de la terrible transition des années 1990 et 2000. Ses derniers films, où se mêlent souvent réalité et fiction, racontent des trajets migratoires en Europe centrale et balkanique. Il est l'un des réalisateurs les plus importants des Balkans, et le « père » de toute la nouvelle génération qui émerge dans la région.


Deux questions à Želimir Žilnik

Comment choisissez-vous les sujets sur lesquels vous voulez travailler ?

Je lis la presse et je suis ce qui m’inspire. Pour Destination Serbistan, je voulais documenter les conflits que les médias évoquaient entre la population serbe et les migrants en route pour l’Europe. Mais le terrain a vite invalidé mon idée de départ, car les Serbes savent ce que l’exil veut dire. Des dizaines de milliers de réfugiés sont arrivés de Bosnie-Herzégovine, de Croatie ou du Kosovo durant les guerres des années 1990 et toutes les familles du pays ont des frères ou des cousins qui travaillent en Allemagne ou en Autriche. Je n’ai vu que de l’entraide et de la solidarité. Beaucoup de personnes âgées se souvenaient des bonnes relations qui existaient dans le temps, entre la Yougoslavie de Tito et les pays du mouvement des non-alignés comme l’Égypte ou la Guinée. De nombreux Yougoslaves ont travaillé en Afrique et des milliers d’étudiants du Proche ou du MoyenOrient venaient étudier chez nous.

Vous travaillez avec une petite équipe pour être au plus proche de vos sujets...

Depuis la destruction de notre pays, les équipes de tournage sont chaque année de plus en plus réduites (Rires). Je pars généralement dans une voiture, avec une ou deux personnes. Souvent, les spectateurs pensent que les scènes de mes documentaires sont arrangées, mais c’est juste que je prends du temps pour gagner la confiance des personnes que je filme. J’essaie juste d’être le plus honnête possible, d’expliquer que je gagne ma vie en faisait ce travail et que les gens devant ma caméra peuvent aussi participer à cette oeuvre. Pour Destination Serbistan, j’ai suivi quelques réfugiés durant leur traversée de la Serbie en 2015. Trois ans après, nous avons gardé le contact. L’un d’entre eux est en Allemagne, l’autre en Angleterre et un troisième est toujours coincé en Serbie. La grande majorité des migrants que je suivais ont réussi à passer car les frontières étaient ouvertes à cette époque. Mais aujourd’hui il y a des murs, des barbelés, des chiens et de la violence. Beaucoup de migrants expulsés en Serbie depuis la Croatie portent des traces de morsures ou de coups. Et l’extrême droite profite de la situation pour alimenter les peurs.






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